GERARD YUNG

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MÉTAMORPHOSE

Dans le semi liquide
Vaporeux,
Et la faune terrestre,
L’ancêtre
Se meut.
En atmosphère,
En suspension,
Par vie hybride,
Compensation.

Effluves de sueur,
Moitié végétal,
Moitié animal,
Coulant, rampant,
Yeux glauques,
Bouches intrépides.
Période exquise,
Conscience mince,
Homo sapiens.

Front si bas
Poils si nombreux
Chose admirable
Que cet homme
Et cette flore
Ses bras si longs
Soleil d’aurore,

Dans son regard,
Rien qu’un soupçon.
Les pattes velues
D’une araignée géante,
Venue des nues,
Gueule béante.

Petits moustiques
Sous les ombrages
Qui assistent au chant
Des volcans.
Chevaux anciens
Couleur étrange,
Corne de boeuf,
Vieux mammouth
À franges,
Un bouquetin,
Silencieux.

Un oiseau si grand
Montre ses dents,
Une liane verte
Sur la tête.

Des armes faites,
Tout en silex,
La chaleur d’une grotte,
Entassés,
Masses informes,
Des corps qui dorment.
Souffle animal.

Un cri primal
Qui hurle la vie
À ses petits.
Miracle !
Le mystère,
Une mère,
Que c’est beau,
Dit le premier mot.