Vous avez enregistré un disque «Panthère» avec des musiciens connus. Vous faites des spectacles au théâtre du Chien qui fume, au Rouge Gorge avec un environnement Indien, africain, blues et cela tout en gardant le côté français, chanson française, vous avez utilisé également un violoncelle. D’où vous vient ce mélange des cultures ?
Je suis un mélange moi même. J’aime la diversité et le plaisir qu’il y a à goûter la variété des sons et des timbres et les sens des mots. La richesse d’une musique c’est aussi sa richesse de ses influences. Dans les spectacles précédents j’ai introduit le tabla, le sitar indien et des musiciens africains. Cela a été un vrai bonheur de mettre en scène ces musiciens venus d’univers très différents.
Quelle est votre définition du bonheur :
C’est pouvoir faire ce qu’on a envie d’accomplir, se sentir à sa place et utile pour les autres.
Vous connaissez bien l’Inde et la culture indienne, qu’est-ce qui vous attire dans cette culture?
Cet univers m’a beaucoup inspiré pour la chanson Himalaya qui parle du peuple Tibétain. J’ai étudié le zen pendant sept ans et l’Inde est un voyage vers l’intérieur. Cela m’a permis de me retrouver, de prendre conscience de certaines choses qu’il fallait que je réalise intérieurement. Je sentais également le besoin d’échanger avec les indiens. J’ai rencontré des gens très différents, des êtres vivant dans un total dénument, dans la rue, d’autres très riches, propriétaires de journaux, des marchands, des paysans, des sans abrits souffrant de la lèpre, des veuves sans revenus, des intellectuels, des écrivains, des yogis et des musiciens bien sûr. Voir le Gange m’a beaucoup impressionné. Chaque rencontre a été riche d’enseignement.
Qu’est ce qui vous attire dans le zen ?
J’aime les poésies qu’on appelle «aikus» en dix sept syllabes, les poètes japonnais. Je me souviens d’une poésie de Basho « le viel étang, une grenouille y plonge, plop» . Ça m’avait vraiment secoué. Ces poésies sont de véritables bombes de réalisation à retardement. On ne sait pas pourquoi mais ça fait mouche à chaque fois.( rire )
C’est une façon d’appréhender la vie différemment ?
C’est une façon d’appréhender la vie, de mettre le stress de côté, il y a beaucoup d’humour. Les devinettes philosophiques que pose le maître à son élève qu’on appelle «koans», par exemple «fais moi le bruit d’un seul corps ». On ne peut pas faire le bruit d’un seul corps, il faut deux corps pour cela.
Qu'est-ce qui vous attire dans l'art zen ?
Oui, dans l’art de la calligraphie, le tir à l’arc, la peinture zen, ce qui m’intéresse c’est de retrouver le vrai geste. Pour cela il faut se retrouver.
Parlez nous de votre spectacle au Festival d’Avignon 2003 à La Tache d’Encre, rue des Teinturiers.
Ce sera un spectacle plus intime, nous serons deux musiciens. Alain Rageot aux guitares, à la contrebasse. J’aime beaucoup son jeu, il vient du Caméroun et c’est aussi un musicien de blues incroyable. Nous avons redécouvert les chansons avec ce duo, une autre façon de faire sonner la musique et les mots. Et puis, on pourra serrer la paluche aux gens, leur parler et échanger avec eux. En plus comme la tranche horaire c’est 22 h 30 et qu’il n’y a plus de spectacle après nous, on aura le temps de prendre un verre tranquillement après le spectacle.
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